Participation à la population active culturelle et revenu des travailleurs culturels racisés

Selon le Recensement de 2016, la RMR d’Ottawa-Gatineau regroupait 280 985 résidents qui font savoir qu’ils appartiennent à un ou plusieurs des groupes que Statistique Canada définit comme des « minorités visibles », (référence 1) soit approximativement 22 % de la population locale.

À Ottawa-Gatineau, la population active locale est essentiellement représentative de la diversité raciale de la localité : les minorités visibles constituent approximativement 20 % de la population active culturelle d’Ottawa-Gatineau, une proportion similaire à celle de la minorité visible dans toute la main-d’œuvre. Néanmoins, si l’on retire les professions culturelles susceptibles d’englober des tâches culturelles et non culturelles, cette proportion tombe à seulement 14 % à Ottawa-Gatineau en 2016. (référence 2)

Les minorités visibles dans la population activité culturelle, Ottawa-Gatineau, 2016 (%)

Les travailleurs de la culture racialisés et le revenu

En 2015, (référence 3) les travailleurs culturels appartenant à une ou plusieurs minorités visibles touchaient un revenu d’emploi moyen inférieur à celui des autres travailleurs culturels, et ce, dans chacune des six grandes RMR, sauf Ottawa-Gatineau. À Ottawa-Gatineau, les personnes des minorités visibles travaillant dans le domaine de la culture gagnaient en moyenne 2,9 % de plus que les autres travailleurs culturels. La proportion plus élevée de travailleurs culturels des minorités visibles occupant des postes d’ingénieurs et de concepteurs en logiciel, en l’occurrence, les professions culturelles les mieux rémunérées, explique néanmoins en partie ces chiffres. Si l’on exclut ces professions, les minorités visibles à Ottawa-Gatineau ont gagné 8,9 % de moins que les travailleurs n’appartenant pas à une minorité visible qui occupent les mêmes postes. (référence 4)

Revenus d’emploi des travailleurs culturels, 2015 ($)

Revenus d’emploi des travailleurs culturels, 2015, exception faite des ingénieurs et des concepteurs en logiciel ($)

Références :

  1. Le terme « minorité visible » est celui qu’emploie Statistique Canada dans le Recensement de 2016 (sur lequel se fondent les données de ce rapport) pour décrire les non blancs et les autochtones afin de continuer de respecter la Loi sur l’équité en matière d’emploi. Depuis 2016, on mène un dialogue permanent sur les meilleurs termes à employer pour désigner les races dans la collecte et la publication des données. L’emploi du terme « minorité visible » sous-entend que la population blanche constitue la « valeur » par défaut, ce qui a pour effet de déracialiser la population blanche et de dissocier les groupes raciaux non blancs. Même là où l’intention est bonne, ce choix de mots peut contribuer à la marginalisation et au racisme systémique. En outre, nous ne sommes pas sans savoir qu’une bonne partie des membres de ces groupes ne s’identifient pas à ce terme « minorité visible ». Bien que le terme « minorité visible » soit incontournable, dans certains cas, pour décrire les données, nous sommes conscients des problèmes et des limites propres à l’emploi de ce terme. La Ville d’Ottawa utilise désormais le terme « racialisé » dans l’élaboration de la Stratégie contre municipale de la lutte contre le racisme.

  2. Pour une liste complète des professions culturelles, y compris celles que nous excluons parfois car elles sont susceptibles d’englober des tâches culturelles et non culturelles, consulter le site Web du GRCO.

  3. Le Recensement de 2016 fait état des revenus d’emploi de l’année précédente.

  4. Les revenus d’emploi moyens des minorités visibles n’étaient pas disponibles dans certaines professions culturelles des RMR, en raison de la suppression des données. Cependant, on a pu obtenir des données pour des groupes principaux et secondaires de la Classification nationale des professions (CNP) qui sont principalement ou entièrement culturels. À titre d’exemple, toutes les professions classées dans le grand groupe de la CNP (51, personnel professionnel des arts et de la culture) appartiennent au monde la culture. Dans de nombreuses RMR, les revenus d’emploi moyens n’étaient pas disponibles pour quelques professions de ce groupe; cela dit, une moyenne de l’ensemble du groupe était disponible pour chacune des six RMR susmentionnées. Même en regroupant les professions, il a encore fallu exclure six professions culturelles de l’analyse en raison de données manquantes. À Ottawa-Gatineau, ces professions représentent juste 0,7 % des travailleuses culturelles et travailleurs culturels faisant partie des minorités visibles et 2,3 % de celles et ceux qui n’en font pas partie. En revanche, il a fallu inclure une profession non culturelle, en l’occurrence celle des arpenteurs géomètres, au groupe de base des CPN (251). Pour en savoir plus sur la Classification nationale des professions, veuillez consulter Statistique Canada. Il n’a pas été possible d’inclure dans cette analyse les plus petites RMR, comme Winnipeg et Québec, car beaucoup trop de données y avaient été supprimées.

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